Ils sont chefs d'entreprises, éducateurs spécialisés, universitaires, produisent eux-mêmes le cannabis qu'ils fument, et entendent «renverser la prohibition». De la marijuana, ils prônent un usage modéré et régulé sans en nier les dangers, surtout pour les jeunes. Pour ce faire, ils ont copié un modèle qui existe depuis vingt ans en Espagne (lire page 4) : le Cannabis Social Club (CSC). Associations officieuses à but non lucratif, on compterait 425 CSC sur l'ensemble du territoire français.
Le principe est simple : on paie les charges de l'installation au prorata de sa consommation, et on met la main à la pâte pour faire tourner la plantation. Selon Dominique Broc, le leader du mouvement en France, le phénomène implique aujourd'hui entre 5 000 et 5 700 consommateurs. «Quand, j'ai lancé le premier CSC français, en 2009, nous n'étions qu'une poignée. Désormais, il ne se passe pas un jour sans que je reçoive des appels de personnes voulant adhérer. Je suis complètement débordé», concède-t-il. De l'encadrement dépend pourtant la réussite de l'opération.
«Confiance». Les CSC affichent un règlement intérieur précis afin qu'aucun membre ne tombe dans la vente sous le manteau et ne décrédibilise, de ce fait, l'ensemble du mouvement. «Je veille à ce que les clubs n'excèdent jamais les 20 membres. Les recrutements se font uniquement par cooptation, prévient Dominique Broc. Les CSC doivent rester cantonnés à d